Les médias communautaires québécois demandent une aide concrète au  gouvernement Legault dans le prochain budget provincial 

04 avril 2024

L’Association des radios communautaires du Québec (ARCQ), la  Fédération des télévisions communautaires autonomes du Québec (FTCAQ) et l’Association des  médias écrits communautaires du Québec (AMECQ) demandent au gouvernement Legault  d’inclure des mesures d’appui concrètes pour les médias communautaires dans le budget qu’il  déposera à l’Assemblée nationale, le 12 mars.  

Les trois organismes porte-parole somment le gouvernement : 

– De créer un fonds d’urgence qui contribuera à la pérennité de l’ensemble des médias  communautaires aux prises avec des baisses de leurs revenus publicitaires. – De respecter, de renouveler et d’accroître considérablement l’engagement pris par le  gouvernement du Québec en 1995 d’investir une partie de son budget publicitaire dans  les médias communautaires. 

– D’augmenter de façon significative et d’indexer annuellement le Programme de soutien  aux médias communautaires (PAMEC), géré par le ministère de la Culture et des  Communications, qui n’a pas été bonifié depuis quelques années. 

« Il incombe au gouvernement du Québec d’investir de manière responsable dans des  entreprises d’ici pour livrer ses messages au plus grand nombre de citoyens possible au lieu de  recourir à des plateformes numériques étrangères, affirme le président de l’ARCQ, François  Carrier. Les médias communautaires sont présents sur tout le territoire, ce qui garantit à la  population un accès équitable à l’information gouvernementale, peu importe la situation  géographique. » 

Les actions revendiquées s’avèrent nécessaires alors que les radios, les télés et les journaux  communautaires s’efforcent de maintenir leurs acquis pendant que les entreprises et les  gouvernements, dont celui du Québec, poursuivent l’achat d’annonces publicitaires sur des  plateformes comme Facebook et Instagram. 

Le soutien revendiqué par les médias communautaires s’explique parce qu’ils sont autant de  remparts contre la crise des médias en raison de leur proximité citoyenne. Ce sont de bons  gestionnaires des ressources auxquelles ils ont accès. De plus, ils forment une grande partie de  la relève professionnelle en communication, effectuent un travail d’information unique et  indispensable, notamment lors d’événements climatiques (ex., feux de forêt, inondations, etc.), et sont parmi les principaux diffuseurs des actualités quotidiennes et culturelles québécoises.

« Chaque dollar investi dans une entreprise qui n’a pas de retombées dans une collectivité  québécoise est un pas dans la mauvaise direction, a ajouté la présidente de la FTCAQ, Émilie  Boulay-Chouinard. Investir des montants pour des annonces publicitaires dans les médias  communautaires, à but non lucratif, est un des meilleurs moyens pour le gouvernement du  Québec de créer des retombées économiques positives sur chaque dollar injecté. Sans compter  que dans ce type de médias, où l’indépendance des travailleurs de l’information est respectée,  la démocratie ne fait que mieux s’en porter. » 

Depuis de nombreuses années, l’ARCQ, la FTCAQ et l’AMECQ proposent des solutions au  gouvernement du Québec pour mieux soutenir les médias communautaires. Force est de  constater que rien n’a changé, y compris depuis le dépôt en 2020 du rapport de la Commission  de la culture et de l’éducation portant sur l’avenir des médias d’information. La Commission  recommandait alors au gouvernement de « poursuivre et d’intensifier ses actions pour appuyer  financièrement les différents médias afin de pérenniser l’information de qualité dans toutes les  régions du Québec ». 

Cela dit, toute mesure mise de l’avant par Québec doit tenir compte de la réalité des médias  communautaires, pour qui les crédits d’impôt, par exemple, sont inutiles puisqu’il s’agit  d’organismes à but non lucratif. « Les investissements faits par le gouvernement vont  directement aux services à la population et non dans les poches d’actionnaires. L’argent se  retrouve directement investi dans la production de nouvelles et d’émissions locales », précise le  président de l’AMECQ, Joël Deschênes. 

Fondée en 1979, l’ARCQ soutient le progrès et le rayonnement de la radiophonie  communautaire. Elle représente 37 radios communautaires indépendantes établies aux quatre  coins du Québec.  

Fondée en 1998, la FTCAQ regroupe 40 télévisions communautaires autonomes. Elle promeut le  développement de la télévision communautaire autonome (TCA) au Québec, favorise la  concertation entre ses membres et avec les différents partenaires du milieu. 

Fondée en 1980, l’AMECQ fournit des services de soutien et de formation à ses 71 journaux  communautaires membres, les regroupe et les représente pour qu’ils puissent remplir leur rôle  et leur mission fondamentale.