Petite enfance – Fais dodo, tu auras du lolo

16 novembre 2022

Pour plusieurs parents, l’heure du coucher est une période difficile. Négociation, compromis et demandes qui n’en finissent plus. Tous les parents se souviennent d’avoir dit à leur enfant «c’est la dernière fois que tu te lèves pour boire de l’eau» ou d’avoir entendu «je veux une autre histoire, encore 5 minutes avant d’aller me coucher…». Souvent, ces demandes se terminent par des pleurs pour l’enfant et de l’impatience pour le parent.

Il est possible de rendre cette période agréable pour le parent et l’enfant en créant un moment d’intimité pour les deux. Voici quelques trucs à l’usage des parents fatigués.

Il est connu que l’enfant dort comme il s’endort, il faut donc éviter de bercer l’enfant pour qu’il s’endorme, car s’il se réveille il aura besoin d’être bercé pour retrouver le sommeil. On vise à établir des conditions que l’enfant reproduit de lui-même s’il se réveille. Chanter ensemble et se bercer avant le dodo dans le but de créer un moment d’intimité et de détente et non d’endormir l’enfant. Voilà un beau compromis!

 Prenez un petit moment avec votre enfant (20 à 30 minutes) pour faire quelque chose d’agréable. Ce moment permet à l’enfant de mieux accepter la séparation avec son parent. Évitez de regarder la télévision, cette activité est rarement relationnelle. Les activités de grande motricité et qui font du bruit peuvent agiter l’enfant. Favorisez de regarder un livre, de jouer à un jeu calme avec l’enfant, de regarder des photos, se parler de sa journée en dessous des couvertures, jouer avec une lampe de poche dans le lit, faire des jeux d’eau dans le bain avant d’aller au lit… Créez avec votre enfant un rituel qui vous appartient à vous deux.

 La constance et l’encadrement lors de la routine du dodo offrent une occasion à l’enfant de comprendre vos attentes malgré un climat de détente et de tendresse. Plus l’enfant ressent le désir du parent à vouloir écourter la période de la préparation au dodo, moins il veut se séparer de son parent impatient. Il vit de l’insécurité et de l’inquiétude qui ne lui permettent pas de se détacher de sa figure d’attachement.

 La période de préparation au dodo doit avoir un début et une fin. Ne pas aller au-delà de 30 minutes. Cette période permet à l’enfant de se détendre.

Permettez à l’enfant de se détendre seul dans son lit après une période seul avec son parent. Ce qui amène l’enfant à identifier par lui-même des moyens pour rentrer dans un sommeil de façon autonome.

 L’enfant peut avoir un objet de transition : toutou, doudou. Cet objet lui permet de maintenir un lien sensoriel avec son monde affectif si celui-ci est imprégné par l’odeur familiale.

 Offrez-lui une routine stable. L’enfant peut grâce à cette stabilité anticiper le moment du coucher et par le fait même mieux accepter la période de la séparation.

Adaptez un horaire stable. Les mesures d’exception telles qu’un souper chez papi ou l’absence de maman pour une réunion sont expliquées à l’enfant afin qu’il comprenne les changements de son rituel du dodo.

 Offrez un environnement propice au sommeil, un lieu calme, chaleureux et invitant pour se détendre (lumière tamisée, odeur, musique calme peut-être, mais de préférence sans parole).

 Évitez les repas lourds juste avant le coucher. Il est démontré que la diète plus lourde a un effet sur le sommeil.

 Refusez que l’enfant dorme dans votre lit. L’enfant doit apprendre à vivre cette séparation et développer ainsi une autonomie affective. Comme pour se faire bercer, le conte dans votre lit ou la lampe de poche sous vos couvertures peuvent faire partie du rituel, mais sans que l’enfant s’y endorme.

Devant la difficulté à coucher votre enfant le soir, il est tentant de couper la sieste de l’après-midi. Pourtant, contrairement à ce que nous pouvons penser, un enfant privé de sommeil durant la journée peut s’opposer également au sommeil du soir. Les difficultés d’aller au lit et le syndrome du rappel peuvent indiquer chez l’enfant la peur de rompre les liens affectifs avec son parent. Il cherche à le garder auprès de lui le plus longtemps possible. Si l’enfant ressent la présence et la constance bienveillante et rassurante de son parent à la période du coucher, la séparation n’en sera que plus douce.

 

Par Nancy Richard, agente de soutien pédagogique, CPE Magimo.

Source: Aveclenfant.com