Comportement animal – Les tiques : ces petites bêtes qui profitent des changements climatiques

04 avril 2024

Depuis quelques années, nous remarquons la présence des tiques dans notre environnement, même durant la saison hivernale. Cela est en partie dû au fait que les hivers sont de plus en plus doux, avec des températures plus clémentes, mais également à la prolifération des tiques qui semblent être en plus grand nombre et plus résistantes. Le nombre d’espèces présentes est également en augmentation, de même que les agents pathogènes qu’elles peuvent transmettre.

Les tiques vivent dans des environnements boisés, d’herbes ou de feuilles au sol, ce qui signifie qu’elles peuvent se retrouver pratiquement partout dans notre cour arrière. Elles peuvent être vectrices de plusieurs maladies, dont la bien connue maladie de Lyme, ainsi que l’Anaplasmose, l’Ehrlichiose et la Babésiose, des maladies qui peuvent entraîner des répercussions graves pour nos chiens, voire pour nous-mêmes.

Nos animaux de compagnie bénéficient d’un certain avantage ici, car il existe des vaccins et des traitements préventifs pour eux. Renseignez-vous auprès de votre vétérinaire sur les options qui s’offrent à eux.

Une fois toutes les informations en main, vous pourrez prendre des décisions éclairées sur ce qui est le mieux pour votre animal. Si vous ne choisissez pas les traitements préventifs, utilisez des répulsifs et des traitements naturels régulièrement et assurez-vous de vérifier le pelage de votre animal en profondeur chaque jour ! Si vous trouvez des tiques, retirez-les dès que possible et prenez rendez-vous chez votre vétérinaire de 4 à 8 semaines suivant le retrait de ces dernières, afin de vous assurer que votre chien n’a pas, par malchance, contracté l’une de ces maladies. Si c’est le cas, vous aurez la chance d’entreprendre un traitement rapidement afin de diminuer les risques de complications par la suite.

De mon côté, j’ai appris la leçon à la dure cet hiver ! Mon chiot de 4 mois a fait une belle récolte à la fin décembre. Malgré le fait que je les ai retirés rapidement, que ma petite était en bonne santé et que j’ai immédiatement administré un antiparasitaire, c’était trop peu, trop tard… Nous avons procédé dès que possible aux tests de dépistage qui ont indiqué qu’elle avait contracté la maladie de Lyme. Elle a dû subir plusieurs analyses pour s’assurer que la maladie n’avait pas déjà fait trop de dégâts pendant la période d’attente ; pour le moment, son état est stable. Elle a rapidement commencé un traitement antibiotique, que nous espérons l’aidera à combattre la maladie. Ensuite, elle devra passer des tests de contrôle aux deux et six mois pour l’année à venir, afin de nous assurer que ces traitements auront été efficaces. Rien de simple, beaucoup d’inquiétudes et de frais vétérinaires pour quelque chose qui aurait pu être évité. Je sais, certains me diront que très peu d’animaux contractent ces maladies, mais les données tendent à nous montrer un vent de changement qui n’a rien de sécurisant. D’autres me diront que les traitements antiparasitaires comportent aussi certains risques à long terme, mais il ne faut pas oublier que l’espérance de vie de nos chiens est relativement courte et que l’impact de la prise de ces médicaments sur leur système est relativement sécuritaire. À chacun de faire ses choix en fonction de ses connaissances, de ses besoins et de ses convictions. Pour ma part, je regrette amèrement de ne pas avoir fait le bon choix pour ma petite…

Alors, si je peux éviter tous ces tracas à certains d’entre vous, je me dis qu’au fond, ce sera au moins ça ! 

Que toute cette expérience ne soit pas en vain et que la contribution de Sora, par le partage de notre histoire et connaissances, puisse éviter le pire pour nos compagnons tant aimés.

Par Annik Boisclair
Technicienne en santé animale