Comportement animal – La saison qui a troublé de nombreux poilus…

Plusieurs de nos animaux de compagnie, en particulier les chiens, sont affectés par les orages, les feux d’artifice et les bruits forts environnants. Pour certains, il s’agit d’une phobie qui engendre un état de détresse élevé. Cet état émotionnel peut les pousser à adopter des comportements inappropriés : tenter de fuir, faire de la destruction dans le but de chercher refuge ou s’apaiser, vocaliser de façon excessive, avoir des problèmes de propreté, saliver abondamment, trembler et hyperventiler. Ce ne sont que quelques-uns des symptômes observés chez ces individus. Cet été, nous avons été fortement éprouvés par toutes ces tempêtes, les violents orages et les conditions météorologiques hors du commun. Pour de nombreux animaux de compagnie, cela a été une période extrêmement difficile sur le plan émotionnel.

En tant qu’ancien maître d’un de ces chiens, je peux vous dire que cela affecte également les propriétaires… Étant donné que nous ne pouvons pas contrôler la plupart de ces déclencheurs (les orages, les feux d’artifice, le dynamitage ou les chantiers de construction à proximité de notre domicile), nous cherchons plutôt des solutions pour apaiser nos compagnons à quatre pattes et les aider à faire face à ces situations angoissantes.

Voici donc quelques suggestions qui pourraient vous aider à prévenir l’apparition de cette peur extrême ou à réduire les manifestations de ceux de vos chiens qui sont déjà concernés. 

Évitez d’exposer vos animaux de manière directe et rapprochée à ces stimuli. Certaines personnes pensent qu’en les exposant directement, nos animaux prendront conscience qu’il n’y a aucun danger, mais je vous garantis que dans de nombreux cas, cela peut avoir l’effet inverse ! Après une répétition suffisamment élevée, nous pouvons créer une peur conditionnée (un stimulus sans signification particulière devient, par association, l’indice d’un danger imminent).

Dans le confort de leur domicile, vos animaux se sentiront bien plus en sécurité. Vous pouvez également ajouter certains éléments pour les aider à contrôler leur peur lors d’événements stressants. Par exemple, bloquez leur vue sur le monde extérieur, surtout si des flashes de lumière sont visibles. Les isoler dans une pièce, les mettre dans leur cage ou enclos si ceux-ci sont associés à un nid de sécurité, sont des options possibles.

Ensuite, camouflez les bruits forts avec d’autres sons, tels que; la télévision, de la musique ou un sèche-cheveux, ou éloignez-les encore une fois de la source du bruit. Les installer au sous-sol, les apporter dans la salle de bains pendant que vous prenez une douche avec le ventilateur en marche, peuvent être de bons exemples.

Occupez-les avec autre chose. Toute activité stimulante et positive peut aider votre animal à détourner son attention et à se calmer. Si vous avez un gourmand, privilégiez les os à mâcher, les jouets à remplir ou les friandises à cacher de haute valeur. Pour ceux qui recherchent plus de contact et de proximité, essayez une séance de toilettage ou de massage. Et pour les plus actifs, il est temps de sortir un tout nouveau jouet de la boîte à trésors et de profiter d’une séance de jeu stimulante.

N’oubliez surtout pas qu’une phobie n’est ni contrôlable, ni volontaire. Par conséquent, oubliez toutes les techniques de punition, car votre animal est déjà en détresse psychologique, et rien ne sert à ajouter des émotions négatives à cela.

N’assumez pas que cet article arrive trop tard et que l’opportunité de vous aider est désormais passée! Sachez que le travail le plus efficace se fait en amont, et que la saison de calme (avec moins de feux d’artifices et d’orages) vous permet de travailler sur la désensibilisation en exposant progressivement votre animal à ses déclencheurs (par exemple, en utilisant des enregistrements de plage sonores sur YouTube) et en pratiquant d’autres méthodes de modification du comportement. Pour certains individus ayant des réactions très intenses, une aide médicale, sous forme d’anxiolytiques prescrits par un vétérinaire, peut être nécessaire. Il est donc préférable de consulter votre vétérinaire d’ici l’été prochain afin de vous préparer et de vous assurer d’être en mesure d’aider vos animaux à affronter tous ces monstres à venir !

Anick Boisclair