Carnet de voyage – À la découverte d’une ancienne coutume espagnole

12 février 2022

Pour commencer cette nouvelle année 2022, j’aimerais parler d’un pays de soleil, de joie de vivre et surtout de fêtes. Le premier qui me vient à l’esprit est l’Espagne. J’ai fait plusieurs séjours en Espagne dans différentes villes et elles m’ont toutes séduite. Toutes ont un charme particulier, mais je pense que ce sont surtout les Espagnoles qui me plaisent ; leur joie de vivre, leur sens de la fête et de la famille, mais surtout leurs traditions auxquelles ils tiennent tant. Une m’a particulièrement intriguée: les processions et je ne parle pas des célèbres processions de la Semaine sainte à Séville.

Durant un de nos séjours à Madrid en nous promenant dans le quartier Centro nous remarquons une affiche annonçant une procession pour le dimanche suivant. Nous avions toutes les informations pertinentes, heure et lieu de départ ainsi que le parcours. Dimanche matin, nous sommes en face du Monasterio de Nuestra Señora de Montserrat (Monastère de Notre-Dame de Montserrat) et attendons le départ avec un groupe de curieux. Plusieurs personnes s’affairent à l’entrée de l’église, des hommes et des femmes de tous âges habillés de leurs plus beaux atours. Un orchestre attend le signal. 

À l’heure convenue, le signal est donné. La musique commence, chacun semble trouver sa place et la procession se met en marche au rythme de la musique et des chants religieux. Au fur et mesure que les gens sortent de l’église, apparaît la statue de la Madone toute parée de doré et déposée sur une plateforme portée par quatre hommes. Quand le cortège passe près de nous, je ressens toute la ferveur de ces femmes et de ces hommes tellement concentrés dans leurs prières, c’est à vous donner le frisson !

Les processions ont toujours existé dans toutes les religions. Elles furent adoptées dès le premier siècle par les chrétiens. En Espagne, elles acquièrent une grande importance au XVe siècle, au moment de la contre-réforme. Ce mouvement visait à renforcer l’unité des catholiques face à la Réforme protestante, non seulement en conservant les images dans les églises, mais aussi en les vénérant. Le roi d’Espagne, Philippe II, défenseur du catholicisme, encouragea tous les moyens d’expression de la ferveur religieuse et les fidèles furent invités à former des associations et à manifester leur dévotion dans les rues.

Le cortège avance très lentement et je remarque alors que certains hommes portent un uniforme et que d’ autres, hommes et femmes, arborent une médaille. Au fur et à mesure qu’ils avancent, les gens rencontrés s’arrêtent un instant, font le signe de croix et regardent passer la procession avec un grand respect. 

Nous les suivons, pour prendre des photos, mais aussi pour nous imprégner de cette coutume qui nous semble si loin de nous ici au Québec. Je ne suis pas particulièrement croyante, mais voir ces personnes si attachées à leur croyance me bouleverse.

Les Espagnoles ont-ils réussi à allier les contraintes d’une vie moderne et les exigences de leurs croyances et coutumes ? J’aime le croire, mais évidemment, je ne suis pas sociologue et je ne suis que de passage dans ce merveilleux pays.