Animaux de compagnie – L’abandon post-COVID

24 octobre 2022

Ce texte n’a pas comme but de vous faire ressentir de la culpabilité ou de vous faire des reproches. J’espère plutôt qu’il saura vous guider afin de trouver les meilleures solutions possibles.

Dernièrement, j’ai constaté une réelle augmentation des animaux mis à l’adoption, cherchant une 2e ou 3e famille… Sur le coup, j’étais fâchée et déçue. Tout comme la maman qui donne des avertissements à répétition à ses enfants, que ces derniers n’écoutent guère, jusqu’à ce que l’incident se produise. Le premier réflexe est alors de se mettre en colère, puis de dire haut et fort : je vous l’avais pourtant dit !

Avec un peu de recul, je crois que cela n’aidera personne… Le propriétaire qui a vu sa vie changée de mode à une vitesse fulgurante, les choix de vie que certains ont dû faire, la détresse émotive que la pandémie a apportée dans nos vies, tous ont tenté de faire de leur mieux pour retrouver un équilibre. Maintenant que la poussière retombe, plusieurs commencent à y voir plus clair et réalisent que l’animal adopté ne convient plus à leur vie post-COVID.

Alors la vie étant ce qu’elle est, que pouvons-nous faire pour diminuer l’impact négatif pour tous ces animaux qui n’ont rien demandé et qui ont été produits de façon massive, pour combler nos besoins des dernières années ?

Idéalement, trouver une connaissance en qui vous avez pleinement confiance pour prendre le relais. Peut-être même, avoir des gardes partagées avec une autre famille. Des amis à moi fonctionnent ainsi depuis plusieurs années déjà et cela fonctionne à merveille pour eux et leur chien.

Les petites annonces… de grâce, soyez honnête à 100 % dans votre description. Si votre chat est anxieux et vocalise beaucoup, n’inscrivez pas qu’il s’exprime par des chants de sirènes à l’occasion. Si votre lapin n’est pas habitué aux manipulations et qu’il a l’habitude de mordre à l’approche des mains, mentionnez-le et précisez que celui-ci devra avoir un futur propriétaire patient, idéalement sans jeunes enfants. En étant le plus franc et réaliste possible, vous offrez la chance à votre animal de trouver la bonne famille qui conviendra à ses besoins. De votre côté, analysez bien les demandes que vous recevrez. Ne laissez pas le premier venu partir avec votre animal, sans avoir questionné ses intérêts, ses attentes et ses connaissances. Il est de votre devoir de vérifier si la future famille convient à votre animal. Vous êtes le mieux placé pour reconnaître ses besoins.

Les prochaines options seront celles que tous redoutent, particulièrement lorsque le nombre d’animaux cherchant une famille augmente et dépasse le nombre de personnes disponibles pour les accueillir soit les refuges et la Société protectrice des animaux (SPA). Très bientôt, si ce n’est déjà fait, certains seront au maximum de sa capacité. Ce qui veut dire qu’ils auront à faire des choix déchirants. Que malgré toute leur bonne volonté, certains n’auront pas la chance d’offrir à ces animaux un lieu de transition adéquat ! Alors, ne prenez pas cette option à la légère, en vous disant que c’est pour le mieux de votre animal. Essayer de laisser celle-ci pour ceux qui ont réellement épuisé toutes leurs chances.

Prenez le temps de bien évaluer toutes les options possibles. Vous avez peut-être précipité les choses un peu lors de l’adoption, mais essayez de vous rattraper cette fois et de ne pas répéter l’erreur lorsqu’il est venu le temps de lui trouver la famille qu’il mérite.

Annik Boisclair