Animaux de compagnie – La cohabitation multi espèces

12 février 2022

Il n’est pas rare pour les aimants des animaux d’avoir dans leur foyer plusieurs types d’espèces réunis sous un même toit. Nous connaissons le règne animal et ce qu’il en est, ainsi que la dynamique proie et prédateur. Il y a donc un certain risque et parfois quelques défis à surmonter afin d’avoir un équilibre pour tous.

Parlons d’abord du fait que la communication peut être un enjeu. Comme l’expression bien connue : s’entendre comme chien et chat, nous savons que ce n’est pas toujours facile de cohabiter et que cela peut apporter son lot de confrontation. Parfois, il y aura des erreurs de maladresse et il nous faudra très certainement un moment d’apprentissage d’une durée variable d’un individu à l’autre. Chaque espèce a son moyen de communication. Pour les animaux, de façon générale, la communication passe par des postures et mimiques. Pour nous les humains, nous favorisons les vocalises. Si nous désirons échanger convenablement avec eux, il nous faudra une bonne dose d’adaptation. Pour ce qui est de votre chat et votre poisson, je vous garantis que le défi sera tout aussi grand !

Maintenant, parlons de l’instinct de prédation qui influence une grande partie de la vie de votre animal. On parle ici d’instinct de survie, et même pour les animaux les mieux domestiqués, il sera difficile de les contrôler à 100 %. Avec un bon travail de la part des propriétaires, on peut arriver à faire comprendre au prédateur de la maison qu’il ne doit pas exercer ses comportements instinctifs sur la proie avec laquelle il cohabite. En commençant ce travail en très bas âge, avec des contacts en contrôle et très supervisés et en reconditionnant ses réactions naturelles, entre autres, il est possible d’atteindre certains résultats. Mais, par expérience, je vous garantis qu’on ne devrait pas se fier seulement à cela, parce qu’un accident est si vite arrivé ! Il ne s’agit que d’un seul moment où le cerveau se laisse aller et où l’animal prédateur n’arrive pas à se rappeler que dans cette situation, il ne doit pas suivre ses besoins profonds. Ou encore une petite dose de frustration, de fatigue ou de surprise qui lui fait laisser échapper son autocontrôle… Il faut ensuite parler de généralisation. Ce n’est pas parce que votre chien se contrôle bien en présence de votre lapin dans la maison, qu’il en fera de même avec le lièvre dans le bois. Pour eux, chaque situation et individu doit être retravaillé afin que les apprentissages soient plus stables.

Puis il y a une question de vulnérabilité et de proportion qui fait varier le risque. Le chien, qui court après le chat de la maison, pourra répéter l’erreur à quelques reprises sans trop de conséquences. Toutefois, le chat qui sort le poisson du bocal pour l’observer de plus près risque de ne pas avoir cette même chance. Même chose pour le grand danois de 150 lb qui a voulu jouer avec le furet…

Afin d’avoir une tranquillité d’esprit dans votre foyer, je vous recommande fortement d’introduire très graduellement les nouveaux animaux de différents types. Il est aussi important de rester toujours vigilant et de surveiller les interactions entre ceux-ci en tout temps et de faire de la gestion d’environnement sécuritaire pour tous. Vous éviterez des stress de part et d’autre, autant pour vous qui avez la responsabilité de la sécurité de tous ceux qui sont sous votre toit, que pour les proies de la maison qui pourront dormir en paix. De plus, vos prédateurs n’auront pas constamment la charge de devoir refouler leurs instincts.

Annik Boisclair