Au fil de l’eau (APLB)- Questions et réponses sur les cyanobactéries

15 octobre 2021

Presque tous les lacs de la région ont connu cet été un ou plusieurs épisodes de cyanobactéries. Voici quelques questions et réponses susceptibles de mieux vous informer sur ce poison.

C’est quoi des cyanobactéries ?

Les cyanobactéries autrefois appelées « algues bleu-vert » sont en fait des microorganismes classés dans le même groupe que les bactéries et reconnus pour être encore plus primitives que les algues. L’appellation « bleu-vert » est attribuable à leurs pigments bleus (phycocyanine et verts [chlorophylle] qui dominent chez la plupart des espèces. Mais, elles apparaissent souvent sous d’autres couleurs. Leur floraison, les fleurs d’eau, dénote une forte densité de phosphore dans l’eau. Plusieurs espèces de cyanobactéries emmagasinent dans leurs cellules des poisons naturels appelés cyanotoxines.

Comment apparaissent-elles ?

 

  • Elles se forment dans les eaux peu profondes, tièdes, calmes et immobiles.
  • En présence de phosphates provenant des produits d’entretien.
  • Les engrais chimiques, biologiques et même naturels favorisent leur floraison.    L’absence de végétation dans les bandes riveraines empêche le filtrage des eaux de ruissellement qui contiennent du phosphore.
  • Les rejets agricoles et/ou industriels ou même provenant des fossés sont souvent chargés de phosphore.
  • Les fosses septiques désuètes sont également source de phosphore.
  • Les embarcations à moteur soulèvent les fonds et libèrent le phosphore emprisonné dans les sédiments.

Que puis-je faire pour réduire la présence de cyanobactéries ?

  • Éviter l’usage des produits d’entretien à base de phosphates.
  • Revégétaliser la bande riveraine à plus de cinq mètres.
  • Respecter les corridors de vitesse pour éviter l’érosion des berges et le brassage des fonds qui libèrent le phosphore.
  • Aviser la municipalité et mon association de protection du lac.

Et la santé dans tout ça ?

Il y a trois catégories de cyanotoxines :

  1. Les dermatotoxines qui peuvent causer des irritations ou des effets allergiques.
  2. Les hépatotoxines qui peuvent affecter surtout le foie.
  3. Les neurotoxines qui peuvent affecter le système nerveux par différents mécanismes.

Les symptômes à surveiller ?

Maux de ventre, diarrhées, vomissements, maux de tête, fièvre, irritation de la peau et de la gorge.

Quoi faire ?

  •         Éviter tout contact direct avec l’eau [baignade, sport nautique…].
  •         Se laver immédiatement après un contact avec l’eau contaminée.
  •         Éviter de cuire des aliments ou de boire l’eau du lac.
  •         Éviter de consommer les poissons et autres plantes aquatiques.
  •         Porter une attention spéciale aux enfants et aux animaux qui sont plus vulnérables.
  •         Consulter si des symptômes apparaissent.
  1. B. : Faire bouillir l’eau ou utiliser des algicides n’élimine pas les toxines et peut même accentuer les risques ; les traitements de l’eau par osmose éliminent ces bactéries.

 

Par Lise Préfontaine
APLB

Quelques sources d’information supplémentaires :

BLAIS, S., 2008. Guide d’identification des fleurs d’eau de cyanobactéries. Comment les distinguer des végétaux observés dans nos lacs et nos rivières, 3e édition, Direction du suivi de l’état de l’environnement, ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs, ISBN : 978-2-55052408-3 [version imprimée], 54 p.

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Ministère de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques, 2009. Guide synthèse des bonnes pratiques à l’égard des plans d’eau touchés par les algues bleu-vert.

https://www.environnement.gouv.qc.ca/eau/algues-bv/guide-synth-bonne-pratiq.pdf