Le carnet du noctambule – Le rôle des femmes dans la société du XXIe siècle

28 février 2018

La visite de Michelle Obama a donné lieu à des réflexions sur le rôle de la femme dans la conduite des affaires du monde. A ces propos relatés par Nathalie Petrowski, qu’il me soit permis de ratiociner sur un sujet qui a longtemps habité mon univers et qui, encore aujourd’hui, s’impose comme matière si primordiale du discours et des préoccupations de toute société.

Les évidences rappelées par le discours de Mme Obama, qui pourrait se nommer Michelle Le Vaughan Robinson comme plusieurs personnages évolués de notre époque, recoupent des énoncés si galvaudés qu’ils perdent l’impact que leur octroierait d’office leur importance si le contexte ne leur enlevait toute portée.

Noyées dans une mer de clichés, dénaturées par un usage abusif et calquées sur les travers des agirs des hommes, les apports proprement attribuables au fonctionnement propre aux femmes ne trouvent pas leur ouverture vers le concret

La qualité fondamentale de la contribution des femmes à l’édification de règles de conduite en affaire, en éducation, comme un des piliers de la famille emprunterait l’avenue de la compréhension,  le canal de la valorisation des ressources. La compétition, la volonté de gagner coûte que coûte et l’asservissement aux diktats de la performance au détriment de l’exercice éclairé des compétences se transformeraient en collaboration, en encouragements à puiser dans les forces individuelles et collectives dans le respect des limites des places dévolues à chaque individu. Ce qui diffère fondamentalement du modèle pratiqué par les hommes en ce que le contrôle vise la plus value peu importe le prix à payer ou le dommage collatéral encouru. Souvent les acteurs se brisent au lieu de se réaliser, se gauchissent au lieu de contribuer à l’amélioration des conditions de vie et des outils utiles à tous. Souvent les dirigeants qui ne jouent pas du modèle communément pratiqué se voient  écartés et les femmes qui apportent un point de vue basé sur des valeurs de partage, de consensus, de conviction perdent leur voix au chapitre. A moins de jouer le même refrain que les vis-à-vis masculin ou que les femmes branchées sur le protocole dicté par des valeurs patriarcales, les femmes et les partenaires orientés vers la collégialité mordent la poussière et sont évincés des postes décisionnels.

Le passage de la férule, du fonctionnement autocratique et cérébral, ou plutôt autoritaire, à l’approche intuitive et émotionnellement assumée produit ce que nous pouvons constater dans les familles où la contribution de chacun est acceptée pour ce qu’elle fournit à l’ensemble, en ce qu’elle enrichit chacun par sa singularité, en ce que l’un n’écrase pas cet autre qui est différent mais apporte ce complément constitutif de l’ensemble organisé.

La place privilégiée des femmes dans notre économie au sens de pratique de la vie apporte une contribution assez nouvelle pour ne pas avoir encore été avalée par des convictions surannées, par des assomptions d’un autre temps. Il est autant à faire  que ce qu’il y a de parcouru, mais la lancée se présente avec des chances de supporter les changements engagés qui ne peuvent que se consolider parce que le retour en arrière  n’est plus permis.