AFEAS – L’infirmière du Grand Nord

02 mars 2019

J’ai eu la chance d’assister à une conférence avec l’AFEAS le 15 janvier 2019 offerte par Mme Monique Bérard, infirmière qui travaille dans le Grand Nord depuis l’an 2000. Mme Bérard a commencé sa conférence en parlant du grand changement dans sa vie à l’âge de 34 ans par son retour aux études en 1992 et son grand saut en 2000 jusqu’au Grand Nord.

Elle a eu « la piqûre » pour ce travail dès ses premiers voyages.

Son premier départ fut vers Radisson et sa formation de 12 jours a eu lieu à l’hôpital de Radisson. Elle s’est vraiment sentie en pays étranger, ses débuts furent difficiles, mais elle s’est donné une chance. Les tâches sont multiples, clinique externe, laboratoire, visite médicale…

Elle a dû apprendre un nouveau langage à chaque village, apprendre des mots importants pour gagner la confiance des gens comme le mot « agi » qui veut dire « fini », mot important, car les patients n’aiment pas aller consulter un médecin et que ce mot signifie qu’ils peuvent partir. D’autres mots sont aussi importants comme « kwé » « bonjour » ou « Mikwetc » « merci ».

Elle a dû aussi recevoir les vaccins contre la rage, car, il y a beaucoup de chiens errants et contre le « Botolis », car la viande n’est pas cuite adéquatement.

Les distances à parcourir d’un village à l’autre sont impensables, elle les compare à « une run de lait » c’est-à-dire plusieurs escales avant d’arriver à bon port.

Le roulement constant du personnel et les multiples tâches qu’ils ont à accomplir les empêchent de créer une relation stable avec les gens d’où la méfiance pour le personnel ce qui amène la difficulté à travailler adéquatement avec eux, de leur apporter les soins dont ils ont besoin. Le manque de confiance et l’isolement de ces nations autochtones créent de graves problèmes d’alcool, de drogue et de violence conjugale. Il y a aussi le manque de logement qui oblige plusieurs familles à vivre dans la même maison et à s’occuper des personnes âgées.

Pour Mme Bérard, les défis ne manquent pas, mais elle aime son travail et n’abandonne pas.

 

Louiselle Boutin