Opinion du lecteur – Location intensive

01 septembre 2018

Que feriez-vous si le chalet de votre voisin était à vendre et qu’une personne l’achetait pour en faire de la location intensive à court terme ? Ça peut vous arriver !

Avec l’émergence de nombreuses plateformes en ligne comme Airbnb, Les PAC, chaletsauquebec, Hebergia, en plus de diverses entreprises privées de location (plus d’une dizaine en tout), la location intensive à court terme de résidences de tourisme est en très forte croissance.

Résidences de tourisme : chalets, appartements ou maisons meublés qui comprennent obligatoirement une cuisinette et une ou plusieurs chambres. Classées sur une échelle de 0 à 5 étoiles.

Le phénomène de location intensive à court terme de résidences de tourisme opéré par des entreprises et des sites privés de location n’est donc pas près de s’arrêter.

Depuis quelques années, les résidents de Saint-Denis-de-Brompton, particulièrement les riverains en première et deuxième rangées, doivent s’accommoder des inconvénients d’une telle activité, à savoir :

  • L’utilisation intensive d’une résidence par souvent plus de dix personnes.
  • Le débordement de voitures stationnées hors des limites de la propriété.
  • L’augmentation du bruit et le dérangement du voisinage, souvent à des heures tardives ou au petit matin.
  • Le changement fréquent de locataires, souvent plus d’une fois par semaine.
  • L’augmentation du trafic et le manque de civisme sur nos lacs (vitesse, grosses vagues, irrespect des zones délimitées par des bouées).
  • L’ignorance des locataires (et souvent des propriétaires) concernant la protection de nos lacs.
  • Surutilisation des installations septiques susceptible de causer un impact important à l’environnement.

La location intensive à court terme de résidences de tourisme est une activité commerciale d’hébergement et est incompatible avec l’usage résidentiel en vertu du zonage actuel. Certaines municipalités dont : Sainte‑Adèle, Morin-Heights, Saint-Sauveur, Notre-Dame-de-la-Merci et plus près de nous, Racine, Orford et Sainte-Catherine-de-Hatley ne permettent plus cette pratique en zones résidentielles existantes.

De plus, on peut s’interroger sur l’équité fiscale d’une telle activité :

  • Le propriétaire d’un chalet destiné à la location intensive doit-il payer le même niveau de taxes foncières qu’un propriétaire occupant une résidence de villégiature dans la même zone (taxe d’affaires ou taxes professionnelles) ?
  • Est-il normal qu’une entreprise qui fait de la location intensive paie seulement les taxes foncières comme n’importe quel résident en zone résidentielle et de villégiature ?

On peut également se questionner sur l’impact que pourrait avoir cette activité sur la valeur de revente de nos propriétés. Achèteriez-vous un chalet sachant que le chalet voisin est destiné à la location intensive à court terme ? Pas sûr.

Maintenant, reposez-vous la question : que feriez-vous si le chalet de votre voisin était à vendre et qu’une personne l’achetait pour en faire de la location intensive à court terme ? Ça peut tous nous arriver !

Personne n’est à l’abri tant que la municipalité de Saint-Denis-de-Brompton ne révisera pas sa réglementation d’urbanisme pour encadrer voire même interdire la location intensive à court terme de résidences de tourisme en zone résidentielle et de villégiature.

Dans ces conditions, seriez-vous en faveur de la mise en place d’un règlement sur la location intensive à court terme de résidences de tourisme en zone résidentielle et de villégiature ?


Normand Roy, Patricia Malboeuf, Robin Beauchemin, Diane Beaupré, Jacques Gagné, Denis Roy, André Dugal, Marie‑Josée Roy et Johnny St-Hylaire – Citoyennes et citoyens de Saint-Denis-de-Brompton.