Opinion du lecteur – Location à court terme (Règlement 660)

26 janvier 2019

La version 2 du règlement 660 adoptée par le conseil municipal du 3 décembre 2018 se résumait en quatre cas de figure (validé auprès de la Direction générale de la Municipalité) :

J’ai une résidence principale et en mon absence je peux la louer pour quelques jours, 2 semaines, 31 jours, 2 mois…

J’ai une résidence principale et en ma présence je peux louer une ou deux chambres pour quelques jours, un mois, trois mois…

J’ai un chalet à louer et je suis accrédité CITQ ou en attente de mon « accréditation » pour une demande faite avant le 20 novembre 2018 ; j’ai un droit acquis et je loue mon chalet pour une période de 2 jours, 1 semaine, 1 mois, 3 mois…

J’ai un chalet à louer et ne suis pas accrédité CITQ, alors je peux dorénavant louer mon chalet pour des périodes de plus de 31 jours seulement.

Je réside au lac Desmarais, je ne possède aucun chalet à louer et n’envisage pas de louer ma résidence principale, mais, personnellement, je considérais ce règlement comme étant un compromis fort acceptable. Je suis sidéré de constater le rejet de ce règlement par plusieurs citoyens, majoritairement des riverains appuyés par les associations des lacs de Saint-Denis-de-Brompton. Il semble que ceux-ci souhaitent un règlement encore plus restrictif.

J’ai toujours été contre le concept de pénaliser la majorité pour quelques irresponsables. Serions-nous devenus intolérants à Saint-Denis-de-Brompton ? Avons-nous la mémoire courte, car plusieurs d’entre nous, avons commencé par un court séjour à Saint-Denis-de-Brompton, sommes tombés en amour avec la région, la nature, les lacs, pour ensuite se porter acquéreur d’une résidence secondaire et finalement s’y établir comme résidence principale ? Voulons-nous empêcher de jeunes familles responsables de passer quelques jours ou quelques semaines de vacances à Saint-Denis-de-Brompton pour faire découvrir la nature, l’environnement et les activités aquatiques à leurs jeunes enfants, et ainsi leur apprendre à respecter cette nature qui nous entoure ? Voulons-nous empêcher des propriétaires résidents responsables d’améliorer leur situation financière en prévision de leur retraite en faisant la location d’un chalet ?

Comprenons-nous bien, je sympathise beaucoup avec les riverains qui sont aux prises avec un voisin irresponsable qui loue son chalet ou sa résidence à n’importe qui sans se soucier de la quiétude du voisinage, du bon fonctionnement de son installation sceptique, ni de la protection de l’environnement. J’espère n’avoir jamais à vivre cette situation.

La location à court terme par des plateformes telles que AirBnb et Trip Advisor est un phénomène mondial et c’est presque impossible d’y échapper. Il vaut mieux chercher à les encadrer et se doter d’outils efficaces d’information et de sensibilisation.

La sensibilisation est certes un processus qui peut prendre du temps, mais qui porte fruit à la longue. Rappelons-nous qu’il y a quelques années, les terrains riverains étaient souvent gazonnés jusqu’au bord de l’eau et c’est grâce à la sensibilisation des résidents que la bande riveraine est de plus en plus renaturalisée pour améliorer et préserver la qualité de l’eau de nos lacs.

Je suggérerais plutôt que la Municipalité délivre des permis de location, que ce soit pour les chalets ou pour les résidences principales en location ; elle devrait remettre à chacun des locateurs un document officiel donnant les consignes à respecter à Saint-Denis-de-Brompton (bruit, vitesse, installations septiques, embarcations, environnement, feu…) ainsi qu’un encart résumant ces consignes à afficher obligatoirement et de façon visible dans le chalet ou la résidence en location.

Peu importe le règlement, il y en aura toujours des irresponsables qui tenteront de contourner le règlement ou qui vont s’en ficher éperdument. C’est pourquoi la Municipalité devrait aussi se doter d’un processus de réception et gestion des plaintes afin d’intervenir auprès du locateur au besoin et d’un règlement sur la nuisance avec des amendes importantes.

Enfin les associations de riverains devraient aussi contacter les locateurs pour leur faire part de leurs règlements internes et des bonnes pratiques à respecter comme propriétaires riverains.

Rechercher la bonne entente plutôt que l’affrontement !

Gaétan Leduc, résident du lac Desmarais
Saint-Denis-de-Brompton